En mai 1940, lorsque l’Allemagne lance son invasion par les Ardennes, la BEF se retrouve rapidement sur la défensive. Utilisant la tactique rapide du « Blitzkrieg », les forces allemandes combinent chars, artillerie et soutien aérien pour avancer rapidement et en coordination, perçant les lignes alliées et encerclant les forces franco-britanniques dans le nord de la France et en Belgique. La BEF se retrouve isolée des principales forces françaises et se retrouve effectivement piégée dans la région de Dunkerque, où la situation devient critique.
Face à l'encerclement imminent et aux attaques allemandes incessantes, le commandement britannique prend la décision de se replier vers les plages de Dunkerque pour organiser une évacuation d'urgence connue sous le nom d'opération Dynamo. Du 26 mai au 4 juin 1940, une flotte composée de navires militaires et de centaines de bateaux civils réquisitionnés pour l'opération réussit à évacuer plus de 338 000 soldats britanniques et alliés à travers la Manche, dépassant de loin les attentes initiales.
L'opération Dynamo fut un succès remarquable, mais au prix de lourds sacrifices matériels. La BEF fut contrainte d'abandonner la majorité de son équipement lourd, dont des chars, des véhicules et de l'artillerie, sur les plages de Dunkerque. Cependant, le sauvetage du noyau de la BEF permit de préserver une force de combat substantielle pour la Grande-Bretagne, renforçant ainsi les défenses du pays et assurant la continuité des efforts de guerre britanniques. Bien qu'il s'agisse d'une retraite tactique, l'évacuation de Dunkerque devint un symbole de résilience et d'espoir pour l'opinion publique britannique et un moment emblématique pour les Alliés.
La campagne de 1940 du BEF est l'histoire d'une armée qui, bien que dépassée par la supériorité tactique et technologique allemande, a réussi à sauver la plupart de ses hommes, préparant ainsi la Grande-Bretagne à résister et à poursuivre la lutte contre l'Allemagne nazie. Le retour sain et sauf du BEF a jeté les bases des futures opérations alliées, notamment du débarquement en Normandie, et a permis à la Grande-Bretagne de rester une puissance militaire clé dans le conflit.
